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Mamzelle Pastel

10 mythes qu'il faut dégommer quand on est freelance

Dernière mise à jour : 28 juin 2020


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Quand on est freelance, c'est à dire une personne indépendante dans son travail et n'ayant pas de contrat longue durée avec un employeur en particulier, on fait face à beaucoup de situations et de réflexions.


Qu'on se le dise, il ne m'est jamais venu de demander à un employé de bureau s'il vivait de son métier, ni à un docteur, ni à une caissière, ni à un professeur... je ne te cache pas le nombre de personnes qui me posent cette question, que j'estime déplacée et dégradante "et tu t'en sors financièrement?", "pas trop dures les fins de mois?", "c'est une passion ou..."(et le reste reste en suspens car je n'aide pas à finir la phrase).


J'ai fait un choix.

J'ai choisi de ne dépendre que de moi.

J'ai cru en mes capacités, je me suis lancée sans filet et je ne correspond pas aux normes sociétales.

Alors tu as tout mon soutien si tu es dans le même cas!


#1 Tout le monde peut être freelance


Ouh la, je t'arrête tout de suite! On a tous un caractère différent et des capacités variables. Etre freelance n'est pas donné à tout le monde, non pas que ce soit une condition supérieure aux autres, mais juste parce que nous n'avons pas tous les mêmes attentes.

Si tu es épanouis dans un travail de bureau de 9h à 17h, que tu y as toute ta place et que tu es satisfait des évolutions possibles au sein de ta boîte, bravo, tu peux être fier de toi! Tu as trouvé ce que tu aimes, et comment le faire.


A l'inverse, si te lever le matin pour rejoindre ton poste te fait traîner des pieds et que tu es découragé car tu ne comprends pas trop ce que tu fais là... il est sans doute temps de te poser les bonnes questions!


Il n'y a aucune raison de comparer ceux qui sont salariés à ceux qui sont freelance. Nul n'est meilleur que l'autre!

Chacun doit y trouver son compte, et l'esprit d'entreprise n'est pas une évidence pour tous.


#2 Quand tu es freelance, tu as plein de temps libre

Alors, je vais te dire... oui et non!

En effet, tu n'as d'ordre de personne, tu fais ton emploi du temps à ta convenance, donc en ce sens, oui, tu te sens libre comme l'air... pas envie de bosser sur ton projet pendant le week-end? Libre à toi!

Pas envie de démarcher? Libre à toi.

Pas envie d'être sur ton ordi cet après-midi? Libre à toi!


Certes, toute cette liberté en fait rêver plus d'un, car on a tendance à imaginer que c'est merveilleux de ne jamais travailler...


Alors je t'explique... certes, tu peux décider de ne pas travailler, mais rappelle toi, qui essaie de trouver des contrats? C'est toi! Qui a besoin de travailler pour remplir le frigo? C'est toi! Qui doit mettre les bouchées doubles, finalement? C'est toi!!


Perso, je pense n'avoir jamais autant travaillé que depuis que je suis freelance.

Réellement.

Parce que je n'ai pas de bouée de secours, et qu'un mois sans contrat, c'est un mois de galère le mois suivant , quand aucune rentrée d'argent ne se profile à l'horizon.

C'est une situation douloureuse et hyper inconfortable à vivre.


La bonne idée, c'est de s'accorder des moments libres quand tu as une occasion vraiment idéale que tu ne veux rater sous aucun prétexte : une fête prévue de longue date, un mariage auquel tu es témoin, un voyage que tu souhaites organiser avec ta famille... à toi de prioriser et de savoir si le timing est possible ou non!



#3 Un tarif de freelance, ça se discute, c'est pas un vrai produit quoi!


Si tu pars du principe que celui qui est freelance est passionné par son travail, tu as raison.

Hélas, pour beaucoup, passion rime avec négociation.

J'y suis souvent confrontée, de façon plus ou moins volontaire...


En prestation, on me demande de maquiller après l'heure de fin... "allez, juste un petit dernier, de toute façon, t'aimes bien faire ça, alors juste un dernier, ça lui ferait tellement plaisir..."


Par e-mail ou téléphone, j'ai eu droit à "je ne m'attendais pas à ce pris-là, je pensais que c'était votre passion, enfin, que vous faisiez ça comme ça".


Avec le temps, j'ai appris à me blinder... non, je ne maquille plus un énième enfant quand j'ai terminé ma journée, car comme toi, j'aime rentrer chez moi et retrouver ma famille.

Je n'accorde aucune remise ou réduction que je n'ai décidé moi-même, avant même que le client ne m'en parle. Si un contrat m'intéresse follement et que le budget est en dessous de ma valeur, je consens à baisser mes tarifs si et uniquement si je vais en retirer autre chose (des rencontres, d'autres clients, d'autres contrats, etc etc).


Les clients qui m'envoient des demandes en m'expliquant qu'ils ne peuvent pas me rémunérer mais que j'aurais droit à mon nom cité sur l'affiche (que personne ne regarde) ou sur leur page facebook (avec 129 followers, et un lien vers ma page inexistant), enfin que grâce à eux j'aurais une grande visibilité et une portée internationale... ces clients là... je n'en ai plus.

J'ai bâti ma communication sur les réseaux sociaux pour qu'ils n'aient même plus le cran (ou le toupet) de me faire ce type de proposition.


#4 Tu es isolé

Forcément, quand tu es freelance, tu n'as pas le même rythme que beaucoup de personnes dans ton entourage.


Plus de pause à la machine à café, plus de dossier à rendre à Robert pour demain, plus de sollicitations... tu te sens parfois seul.


Mais... si tu restes chez toi, face à ton ordinateur, je te dirais... c'est normal!


Etre à ton compte, ça veut aussi dire : réseauter!

Sortir dans les lieux où les autres freelances se rendent, favoriser les espaces de co-working si tu as besoin d'un bureau occasionnel, créer un collectif d'autres freelances dans le même domaine que toi (ou pas, d'ailleurs) et qui ont les mêmes ennuis et les mêmes ressentis.


En un mot comme en mille, ne te laisse pas abattre et ne reste pas à ruminer dans ton canapé! Tu ne le faisais pas quand tu étais salarié, alors pourquoi le ferais-tu maintenant?

Parle, montre toi, raconte-toi!



#5 Un freelance n'est jamais ponctuel et pas très sérieux

Tu as peut-être cette impression parce qu'on ne travaille pas comme toi, parce que tu nous croises au café tard après que tu y sois allé, parce qu'on travaille (parfois) en pyjama de chez nous...

Les gens sérieux se doivent-ils de porter absolument un costume/cravate? Ou être un travailleur sérieux passe-t'il davantage par le résultat que par l'apparence?


Tu sais, on est de plus en plus nombreux, et les chiffres parlent bien mieux que moi : chaque jour en France, il y a 138 nouveaux freelances qui démarrent leur activité.

On a de grands rêves, et on fait de notre mieux pour les réaliser.


La deadline à respecter est devenue une seconde nature ; si ce n'est pas nous, il y aura un autre freelance qui se verra chargé du contrat, alors tu comprendras bien que notre intérêt est tout à fait mesurable.


Après, qu'on t'envoie un e-mail en pyjama, ça, cela ne te regarde même pas!

Le sérieux ne se mesure pas à la couleurs de nos chaussettes.



#6 Un freelance, c'est quelqu'un d'ingérable


Aaaah, le grand mythe du caractère ingérable! Oui, on a souvent du mal à supporter un patron et souvent du mal à être sous l'autorité d'une personne. Cela ne fait pas de nous des personnes asociales et en rupture avec la société.


On sait se tenir, et promis, on ne mord même pas!


Je crois qu'une de notre plus grande qualité est notre adaptabilité. On traite avec tellement de clients différents qu'il y a de quoi avoir le tournis.

On gère des dossiers très différents, pour des personnes tout autant différentes... et on s'adapte sans cesse à toutes les demandes de nos clients!

Ce dossier à rendre un peu plus tôt si possible? Cet e-mail à traiter en priorité car le plan a changé? La mission se décale finalement dans le temps, et sera à Marseille au lieu de Nantes?

Nous sommes de véritables caméléons, ce qui est une force pour nos clients, et une belle qualité à mettre en avant.



#7 Tu ne sais jamais où est le freelance

Eh oui, c'est bien connu! Tous les freelances sont adeptes de "vanlife", la vie en joli camion rétro, de couleur pastel idéalement, et ils se retrouvent le soir en jouant de la guitare.


Trêve de plaisanterie!

Selon le travail qu'on a choisi, on a plus ou moins l'opportunité de voyager, et surtout... pas tous les mêmes envies! J'ai des consoeurs très casanières, qui ne souhaitent maquiller que dans leur ville, ou grand maximum à 20 minutes de route.


Pour ma part, je roule en moyenne 35 000km par an, dont les 80% sont des kilomètres réalisés pour aller travailler (soit 28 000km)... et je te passe les trajets en avion, train ou bus longue distance!

J'ai la bougeotte, mais pas tout le monde.


Un freelance peut tout à fait avoir une vie "plan plan" avec des horaires stricts et des envies simples. Qui dit freelance ne dit pas "exotisme"!


Ce qui est sûr, c'est qu'on réalise beaucoup de notre travail sur ordinateur, avec notre communication à gérer, nos visuels à créer, nos clients à contacter et à démarcher, nos réseaux sociaux à alimenter, nos formations en ligne à assurer... nous sommes donc plus susceptibles que toi (peut-être) de fonctionner en télé-travail, et après tout... qu'importe qu'on soit à 20km de toi ou à l'autre bout du monde! Le résultat sera là au moment escompté, et c'est même parfois un atout d'avoir quelqu'un qui travaille à l'autre bout du monde, quand toi tu pars te coucher...toujours sur la brèche!



#8 Un freelance, c'est cher!

Forcément , si tu te bases sur notre tarif horaire ou journalier, tu vas avoir l'impression qu'on est hors de prix et qu'on a complètement craqué.


C'est parce que tu occultes bon nombre de détails :


* nous payons des charges, de 23 à 50% selon nos statuts

* nous n'avons pas de congés payés, nous devons économiser par nos propres moyens pour partir en vacances

* pas de 13ème mois ni de mutuelle d'entreprise, on doit tout faire par nous-même

* nos outils de travail sont à notre charge, que ce soit nos abonnements téléphonique, internet, nos outils de gestion en ligne, notre matière premiere si besoin...

* nos moyens de déplacement pour nous rendre sur nos lieux de prestations

* nos abonnements de bureaux si on opte pour une solution de coworking

* et tout un tas de choses spécifiques à chaque secteur


Tu comprendras donc que nos tarifs doivent tout inclure, mais qu'une fois toutes ces ressources déduites... on n'est finalement pas si chers!



#9 Moyenne d'âge? Tout juste sorti du lycée


Un freelance se doit d'être jeune, frais, tout juste sorti du lycée ou, au pire, de quelques années de fac.


Selon Malt, qui fait autorité en la matière, la moyenne d'âge des freelances est de 34 ans. Les hommes sont un peu plus représentés que les femmes.


Tu as bien lu, 34 ans.

C'est une moyenne, bien sûr, donc il y a des bien plus jeunes et des bien plus âgés.


Mais ce qu'il faut retenir, c'est que nous ne sortons pas juste de l'adolescence.

Nous avons, pour beaucoup, déjà été salariés, et nous sommes conscients de ce que nous souhaitons ou non dans notre vie professionnelle.


J'ajouterai qu'il n'est jamais trop tard ni trop tôt pour se lancer à son compte, même en fin de carrière, même quand on n'a que 15 ans.

L'esprit d'entreprise est un état d'esprit, pas une condition sociale ni une date de naissance.


#10 Le freelance vit dans la précarité

Je t'accorde qu'on a rarement une grande visibilité financière, et parfois du mal à économiser.

Le tout est de savoir s'organiser dans les dépenses et les entrées.

Pour ca, il existe des logiciels ou des applications (dont je te parlerai plus tard), et il s'agit avant tout de faire preuve de bon sens.


Je connais, je l'avoue, des freelances qui dépensent tout ce qu'ils gagnent... et le mois suivant, quand arrive la déclaration de tes gains, ils se retrouvent bien pris au dépourvu et n'ont pas de quoi payer l'urssaf ou le rsi. Il faut parfois se faire avoir pour mieux comprendre, et cela revient aussi à la première idée reçue que j'évoque dans cet article, à savoir que ce n'est pas donné à tout le monde!

Si tu as besoin d'un cadre et d'une stabilité financière, hum... il va falloir que tu travailles beaucoup sur toi-même avant d'être en paix sur ce sujet.


Nous faisons aussi face à un réel décalage, entre nos rentrées en dents de scies, et nos prélèvements institutionnels mensualisés et automatisés... va expliquer à ton propriétaire que tu payeras 5 loyers d'un coup quand tu auras une grosse rentrée d'argent, mais pas pendant les 5 prochains mois qui sont un peu dans le creux de la vague... im-pos-si-ble!


 

Tu as donc en tête 10 grandes idées reçues concernant les freelances.

Si tu es freelance, à toi d'en parler autour de toi, afin de faire tomber un peu ces barrières qui nous entourent.

Et si tu es client, merci d'avoir prit le temps de lire ce que nous traversons, à un moment ou à un autre, dans notre vie professionnelle. Cela t'aidera peut-être même à engager un freelance, qui sait?


On se retrouve vendredi prochain pour un tout nouvel article, et en attendant , tu sais où me trouver si tu as envie de discuter!





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