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Chroniques d'une vie d'artiste : épisode 2



Etre artiste ne signifie pas vivre d'amour, d'art et d'eau fraîche.

Dans mon cas comme dans bien d'autres, il faut un compte bancaire... qui est donc soumis à approbation et supervision par un.e banquier.e (dans mon système de valeur, ces gens qui travaillent dans la finance sont sérieux et portent un costume).


Mise en situation

La semaine dernière, j'ai reçu un e-mail de mon banquier actuel m'informant de son départ et donc de l'arrivée du nouveau directeur.

L'agence dans laquelle je suis cliente change régulièrement de directeur (en montagne, semble-t'il, la finance n'est pas au beau fixe).


Quoi qu'il en soit, il m'enjoignait de venir le rencontrer afin de faire une passation tout en douceur de mes dossiers perso et pro avec le nouveau directeur.



On a une seule fois occasion de faire bonne impression

A chaque changement de directeur, je prends rendez-vous afin de faire le point et présenter mon activité... je conçois tout à fait que mon métier soit peu courant, et je n'ai pas envie d'être mise de côté pour autant!

L'occasion était trop belle pour ne pas être saisie : j'ai décidé de me peindre un collier fleuri sur les épaules afin de mieux faire comprendre mon métier d'entrée de jeu et ainsi gagner du temps pour nos prochains échanges!



La banque, the place to BE

Après avoir passé une bonne heure à me fleurir le décolleté, je suis donc arrivée comme une fleur (blague facile!) dans l'agence pour me présenter au nouveau directeur...

Le hasard faisant bien les choses, ma voisine (créatrice et directrice des crèches Wild Child, une redoutable entrepreneure!) est arrivée peu après moi et nous avons obtenu un rendez-vous commun pour faire gagner du temps à tout le monde.

Une entrevue moins formelle qu'habituellement, placée sous le signe de la bonne humeur et de la couleur!

Pour autant, cette passation était nécessaire et je peux mettre un visage sur un nom, et inversement!

Avoir un bon rapport avec mon banquier est une évidence et une nécessité dans ma vie entrepreneuriale. Je sais que je peux m'appuyer sur lui, que je peux avoir tout son soutien et sa compréhension si nécessaire.



L'habit fait-il le moine?

Mais alors... pourquoi avoir choisi de me maquiller? Pourquoi ne pas simplement montrer des photos? Pourquoi prendre le "risque" de sortir ainsi dans la rue et dans la banque?

Pour moi, il n'y a pas meilleure vitrine pour mon travail qu'un corps humain. Je n'allais pas débarquer avec un passant random chopé au vol dans la rue, n'est-ce pas!?


Je sais me maquiller, j'aime me maquiller, et cela fait toujours de l'effet quand j'arrive maquillée quelque part. J'en veux pour preuve qu'en sortant de la banque, je suis allée à la libraire acheter quelques livres et que la nouvelle employée qui ne me connaît pas a tout de suite engagé la conversation avec moi car elle trouvait mon collier "trop joli".


Me présenter maquillée permet de montrer mon travail en vrai, pas sur un écran.

Cela le fait vivre un peu plus qu'en photo et me permet de toucher plus de personnes... en étant maquillée (ce qui m'arrive très souvent) j'ai droit à des compliments, des câlins d'enfants, des confidences, des sourires, des Klaxons avec les pouces levés et depuis toutes ces années que je sors ainsi, je n'ai JAMAIS essuyé une mauvaise remarque! Jamais!



Mon métier est non essentiel

Toutes ces personnes qui réagissent en me voyant maquillée et que j'arrive à faire sourire me rappellent la raison première d'exercer ce métier : apporter de la joie aux gens!


Depuis plus d'un an, je ne peux plus exercer ce métier librement, j'en souffre financièrement et mentalement, et sortir maquillée est une façon de lutter contre une mise de côté et contre l'arrêt de mon activité.

Sortir maquillée est ma façon de lever le poing et de dire "je suis là".

Etre maquillée est mon uniforme de travail, au même titre qu'une combinaison de pompier ou un costume de banquier.

Ce n'est pas plus courageux de sortir maquillée que d'enfiler un uniforme de la voirie ou trottiner en talons vers la Défense.


J'ai choisi mon métier et je l'aime profondément.

Et ça, je crois que mon super banquier l'a bien compris!

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